Nous avons déjà vu comment nous avions besoin d'une sécurité dans le plan matériel pour être confiant d'un lendemain possible. Mais là aussi c'est un rapport de juste mesure entre notre besoin de sécurité et nos possessions. La peur principale dans cette direction sera donc de ne rien avoir ou/et encore de ne plus rien pouvoir faire pour avoir.... car cela ramène à la peur de la mort. Et certains mécanismes de société sont bien là pour activer ces peurs si sensibles: acheter, consommer, et travailler pour acheter, consommer...
L'antidote de cette peur c'est le sentiment de plénitude, à ne pas confondre avec le sentiment de possession. Posséder peut amener bien transitoirement, et superficiellement un peu de comblement, et au mieux une plénitude éphémère. Nombreuses personnes qui cheminent sur la connaissance de soi, qui réfléchissent sur le monde, ou qui ont une ouverture humaniste connaissent bien cela. Pourtant, nos conditionnements sont si puissants que nous pouvons reprendre les mêmes schémas de consommation dans des endroits différents: acheter pléthores de livres de développement personnels, consommer des stages de développement personnels , acheter plus qu'il n'en faut en s'aveuglant sous des valeurs pseudo spirituelles...
Donc notre peur universelle de la mort se trouve bien apaisée par le sentiment de plénitude de notre état intérieur. La plénitude se vit dans la profondeur de l'étendue de l'instant vécu... et nous revoici à notre joie de faire la vaisselle !!!
Mille et une petites choses peuvent nous apporter ce sentiment de plénitude, agir en conscience, faire de notre mieux... Pour cela, paradoxalement, il faudra simplifier notre vie, autrement dit avoir connaissance et conscience de nos conditionnements qui nous éloignent de l'essence de notre être (profondeur) et nous égarent dans l'existence (superficialité). Cela nous amènera à répondre à la question : quels ont nos besoins essentiels pour vivre sereinement dans l'horizontalité?
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Avant d'avancer vers d'autres directions, il faut faire un point. Ainsi, à l'endroit même de la direction de l'horizontalité, se déploie de la prise de hauteur (transcendance, allègement, élévation du vécu de nos plans matériels et corporels...) et également du penchant vers l'Autre (actes de bonté, don de soi, communion).
En effet, cette direction de l'horizontalité n'est pas pur horizontal. Notre vécu n'est pas morcelé (sauf certaines pathologies dont nous parlerons). Nous observons donc que chaque direction contient les autres. La direction de l'horizontalité, c'est de l'étendue, de la hauteur, et du sol aimant. Précisons que si nous comprenons que l'étendue se trouve aux fondements de la hauteur, cela ne suffit pas. Il faudra aussi un sol "aimant", à défaut de quoi l'homme se vivra dans l'isolement (il y a une différence entre l'isolement et solitude, nous le verrons plus tard).
Le découpage des directions de sens est simplement didactique.Tout comme nous sommes une unité corps, pensées, âme, nos modes-d'être-au-monde sont l'unité de la complexité de nos vécus existentiels et essentiels. Il en sera de même pour les deux autres directions , verticalité et penchant.
Pour terminer sans conclure sur l'horizontalité, disons qu'une bonne maturité et intégrité dans cette direction sera la manifestation d'une personnalité responsable, de l'acceptation de soi, du vécu de la vie qui a un sens, de l'ordre et de la discipline...versus? A vous d'y réfléchir.