Après avoir parlé du Nous et du on, la peur reliée à cette direction du penchant est presque une évidence : celle de l'isolement, se retrouver seul. De cette peur primaire vont découler les angoisses d'abandon, de rejet, de non reconnaissance. L'antidote sera bien sûr l'amour. L'amour s'apprend et se vit sur cette direction.
Pour développer l'amour, il suffit de laisser notre bonté naturelle se déployer. Les problématiques de la relation à autrui s'inscrivent sur cette direction du penchant. Se pencher vers l'autre, avoir un penchant pour l'autre, c'est accepter l'altérité, c'est s'ouvrir au changement que l'autre va produire sur nous.
En effet, pour qu'il y ait véritable rencontre, le Nous, la Nostrité, il faudra se laisser altérer par l'autre. Comprenons là que dans altérer il faut garder le sens premier de "alter". L'autre nous transforme, après la rencontre, nous sommes autre qu'avant d'avoir rencontré cet autre. Sinon nous ne pouvons pas parler de rencontre, d'être-ensemble. Si nous sommes méfiants, timides, craintifs, nous restons retranchés dans nos mécanismes de défense, nous sommes alors dans une conception de séparation. L'autre ne peut pas y pénétrer, et nous ne nous penchons pas vers l'autre. Au contraire, l'amour ouvre tout notre être, nous pouvons alors ressentir un sentiment d'unité avec les autres et le monde.
Si nous avons des difficultés dans cette direction, il sera profitable de nous observer pendant quelques temps par exemple le soir avant de nous coucher en examinant comment et combien d'actes de bonté nous avons réalisés dans la journée.
Si nous ne sommes pas satisfaits, nous pourrions décider de faire une liste des actes que nous voudrions réaliser dans la semaine. C'est prendre à l'envers la problématique, mais en fait réaliser des actes de bonté, nous fait du bien et même si au début nous nous efforçons de le faire, même si cela est moins spontané cela agira en nous car la bonté étant naturelle, il suffit de l'activer pour que nous retrouvions son usage.