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  • VJM

La connaissance, le savoir

Dernière mise à jour : 25 sept. 2020

Le monde résiste à l’analyse rationnelle, il échappe à ce qui pourrait le coincer dans un cadre intellectuel. La réalité ne peut pas se capturer intellectuellement.

Quand on emprunte le raisonnement et le jugement des autres, on tourne vite à la superstition. La superstition ne se limite pas à avoir peur de passer sous une échelle, elle se propage dans tous les domaines dès notre naissance par l’éducation, l’école, la vie en société. Par exemple, les mythes d’avoir besoin de manger des protéines animales ou de boire du lait de vache pour grandir en sont des exemples. De très nombreuses personnes sur terre ne mangent pas de viande, sont en bonne santé, et heureuses. Mais attention, le contraire est vrai aussi. Ainsi, si l’on pense qu’il ne faut jamais manger de viande pour être en bonne santé et être heureux, ou atteindre un état spirituel élevé, alors on est aussi dans un bas niveau de jugement de superstition.

La superstition est le résultat d’un jugement bas, incomplet qui provoque la propagation des erreurs, mais comme nous vivons dans un monde physique, matériel, le jugement bas est souvent le plus fort. Une capacité de jugement plus élevé contient les autres plus bas, ils ne s’opposent pas, mais ceux du bas sont incomplets. Le jugement bas équivaut à regarder le monde par le petit bout de la lucarne ce qui donne un point de vue égoïste et individualiste. Le bas jugement s’adresse à nos aspects sensoriels, émotionnels et intellectuels. Le jugement élevé est celui qui peut regarder ce qui se passe en dessous, c’est un point de vue par au-dessus qui englobe les autres, sans les exclure.

Nous pensons connaître beaucoup de choses car la technologie a progressé de manière spectaculaire en un temps record, et nous la confondons avec la connaissance. Si nous y regardons de plus près, quelle connaissance avons-nous acquise en deux siècles? La connaissance est universelle, elle dure dans le temps, elle n’est pas le savoir qui est temporaire. En vérité, nous connaissons si peu de choses face à l’univers infini qui se déploie devant nous. De cette ignorance naissent de nombreuses difficultés pour les êtres humains, et aussi de graves dégâts pour la nature et la planète. Nous jouons souvent à l’apprenti sorcier par bêtise et arrogance.

Évidemment, des règles de bon sens peuvent pallier à l’ignorance. Le bon sens est déjà un niveau de connaissance pragmatique. Nous n’avons pas besoin de tout connaître, et heureusement car c’est impossible. Nous pouvons par contre utiliser les grandes lois universelles pour mieux comprendre et découvrir l’univers infini, qui est aussi bien en nous qu'autour de nous. La véritable connaissance n’est pas le savoir appris et répété. Ainsi, même si nous savons peu de choses, nous avons accès à la connaissance infinie.

Pourtant, dans cette période moderne il semble que tout le monde se doit d'avoir une idée sur tout. Au lieu de prendre conscience de leur ignorance, ces personnes propagent inlassablement les mêmes bêtises. Répéter les erreurs des autres, même si c’est la majorité qui les répète, ne les font pas pour autant devenir une vérité. Reconnaître notre ignorance dans tels ou tels domaines, c’est d’abord faire preuve d’ouverture d’esprit : nous sommes prêts à entendre et à recevoir. Nous pourrons ensuite réfuter, analyser ou abonder sur le message qui nous a été donné.

À l’opposé, celui qui sait a déjà une idée sur la question, il ne va pas écouter. Il va défendre son idée avec force parce qu’en réalité cette idée ne lui appartient pas, il répète l’idée d’un autre. Bien sûr, il pense que c’est son idée et d’ailleurs c’est un peu vrai puisque qu’elle émane bien de son propre cerveau. Comme il a peu d’arguments irréfutables, il s’accroche à son idée. C’est la loi de l’économie qui fait que bien souvent nous prenons des idées toutes faites, qui font le lit des préjugés, des stéréotypes, des rumeurs, et nous les utilisons sans y avoir véritablement réfléchi. Valider l’idée de quelqu’un d’autre après y avoir pleinement réfléchi ou après l’avoir expérimenté est une chose, colporter des idées provoquant un vacarme et une accumulation d’erreurs en est une autre. C’est ce qu’en psychologie, nous appelons la pensée « naïve » ou commune. Toutes ces erreurs parce qu’elles sont véhiculées par le plus grand nombre deviennent des « pseudo » vérités qui circulent et nuisent à notre discernement.

Heureusement, là aussi, nous avons des antidotes pour sortir des pensées toutes faites et élargir notre conscience qui sont l’expérimentation, la réflexion, l’étude de textes sacrés, la contemplation et la méditation. Il est certain que plus nos fausses croyances ou nos conditionnements sont acquis depuis longtemps, plus ils auront creusé un chemin profond dans notre cerveau. Pour sortir de ces traces toutes faites, cela demande un peu d’effort au départ. L’expérimentation doit toujours s’associer aux autres pratiques. La réflexion permet de prendre du recul, mais peut tourner en rond avec l’intellect. La contemplation peut amener du lâcher prise, et la méditation ouvre vers d’autres espaces de conscience et peut faire passer d’un niveau de réalité à un autre par la transcendance.

J’ai souvent l’habitude de dire aux personnes que je reçois que je ne sais pas ce qui est bon pour elles, qu’elles sont les mieux placées pour le trouver, et que nous allons le découvrir ensemble. Je répète aussi souvent que la vie est faite de subtilités vécues par des sujets et pas simplement de théories, de raisonnements intellectuels, ou de résultats d’expériences scientifiques.

Nous avons besoin du soleil, de la terre, de la pluie, de nos deux mains, de solidarité, nous n’avons pas besoin d’explications théoriques pour cela, nous en avons la connaissance intuitive. Il faut avoir confiance en l’univers plus qu’en ceux qui s’approprient avec arrogance des savoirs partiels en ignorant ou déniant les lois universelles fondamentales.

Les théories, les hypothèses, les analyses, les savoirs sont généralement fragmentaires par essence, et donc non fondés sur une vision globale de l'ordre universel. Il peut y avoir une part de vérité dans tout cela, mais c'est incomplet. Et dans cette béance d'incomplétude peuvent se loger des erreurs phénoménales. Ceci est dû en partie à un esprit dualiste qui s'intéresse à l'équilibration des opposés sans avoir de principe unificateur. C'est avec une compréhension dynamique des relations complémentaires entre les antagonistes que nous pouvons saisir l'ensemble.

Sommes-nous plus sages avec toutes ces gigantesques bibliothèques d’écrits philosophiques? Sommes-nous en meilleure santé avec toutes ces publications scientifiques? Sommes-nous plus heureux avec toutes les théories psychologiques?

Il n’est pas possible de comprendre l’humain en l’extrayant de l’univers infini d’où il vient et dans lequel il baigne constamment. Il est impossible de contrôler ou de maîtriser l’univers infini. Les disciplines différentes ont des spécialisations internes où spécialiser rime souvent avec séparer. La spécialisation ne peut pas saisir la réalité sans saisir l'ordre de l'univers dans sa globalité.

Nous ne savons pas jusqu’où va le chemin de la connaissance, il n’a peut être pas de fin. Peu importe! Un pas après l’autre, le mouvement est continuel, développant la confiance que chaque pas nous conduit vers plus d’autonomie et d’harmonisation de notre existence. Notre capacité de haut jugement doit être développé par nous-mêmes, en nous libérant de nos croyances, de nos superstitions, et de notre ignorance. Il ne faut pas les laisser rétrécir notre esprit.

Pour cela il faut faire des efforts conscients pour sortir du carcan des habitudes et des pensées trop rigides.

Vous allez saisir que le monde n’est pas noir ou blanc, il est fait de toutes les nuances de couleurs possibles. Vous allez graduellement faire confiance en l’univers infini et écouter votre petite voix intérieure. Au lieu de bloquer et de rejeter, laissez vos pensées devenir un terrain fertile pour le changement et les opportunités nouvelles.

C’est par notre transformation intérieure ici et maintenant que s’opèrent des changements sur notre environnement, et c’est une réaction en chaîne qui s’ensuit comme la propagation d’une onde dans l’eau. Seule la multitude des révolutions intérieures de chacun de nous permettra de vivre dans un monde de paix et de compassion.

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